Intervenir sur des installations électriques peut s’avérer parfois dangereux. Pour éviter les accidents pendant la réalisation de certaines opérations sur les équipements ou appareils électriques, il est impératif d’effectuer une consignation électrique. Quelle est l’importance de réaliser une consignation électrique efficace ?
Pourquoi faire une consignation électrique ?
La consignation électrique est réalisée lorsqu’on souhaite intervenir sur des appareils ou des installations électriques telles que les disjoncteurs, les machines électriques, les interrupteurs, les lasers, etc. Il s’agit, en réalité, de l’ensemble des procédures de mise en sécurité des installations et appareils électriques avant une intervention. Elle consiste à couper toutes les sources d’énergie, afin d’en empêcher l’accès aux équipements électriques pendant les travaux de maintenance ou de réparation.
Le but de la consignation est donc de réduire autant que possible les risques d’électrocution, afin de protéger le personnel et le matériel électrique concernés par l’intervention. La réalisation de cette procédure est indispensable pour tous les professionnels qui sont amenés à travailler de près ou de loin sur un équipement électrique. Elle doit se faire en suivant un protocole bien défini. La consignation électrique est régie par l’article R4544-3 du Code du travail et la norme NFC 18-510. Cette dernière est la norme qui encadre tous les types d’intervention dans un environnement à haut risque électrique.
Quels sont les risques d’un défaut de consignation ?
Comme il est stipulé dans l’article R4544-9 du Code du travail, la consignation électrique doit être effectuée par une personne qui possède une habilitation électrique. Il peut s’agir d’électricien, de chargé de consignation, de chargé de travaux sous tension et hors tension, etc. Ce professionnel doit avoir une bonne maîtrise de la procédure de consignation et déconsignation électrique. Il doit être formé et doit recevoir de la part de son employeur, l’habilitation à effectuer les interventions électriques.
Intervenir sur une installation électrique ou travailler sur des appareils électriques sans effectuer une consignation électrique comporte plusieurs risques. Les risques électriques qui surviennent fréquemment sont le coup d’arc électrique et le choc électrique.
Le premier est une décharge d’énergie causée par l’arc elle-même. L’arc électrique est un courant électrique qui devient visible en partant d’un point à un autre de l’air. Il se crée par procédé d’ionisation du milieu isolant qui est généralement l’air. Le coup d’arc s’avère très dangereux, car il peut avoir de graves conséquences sur l’être humain (brûlures importantes, perte auditive, destruction de la membrane muqueuse de l’œil, surdité, cécité, etc.). En fonction de l’intensité de la décharge, le coup d’arc peut même entraîner la mort du travailleur.
Le choc électrique est plus fréquent que le coup d’arc électrique. Le corps humain étant conducteur d’électricité, lorsqu’il entre en contact avec le courant électrique, celui-ci le traverse. Ce phénomène est appelé électrisation. Il se traduit par un choc électrique dont les conséquences sur l’être humain peuvent être bénignes ou graves, voire fatales. Tout dépend de l’intensité du courant.
Quelles sont les étapes d’une consignation électrique ?
La procédure de consignation électrique est divisée en 5 étapes. La première étape est celle de la séparation électrique. Elle consiste à couper le neutre et les conducteurs électriques actifs de l’équipement sur laquelle seront effectués les travaux de maintenance ou de réparation. Une fois l’alimentation coupée, le professionnel peut travailler en toute sécurité, sans risquer de se faire électrocuter. La séparation électrique s’effectue la plupart du temps à l’aide du disjoncteur ou d’un sectionneur de sûreté. La deuxième étape de la consignation électrique est celle de la condamnation.
La condamnation électrique permet de sécuriser l’installation ou l’appareil concerné en procédant à son blocage de manière physique. Ce verrouillage peut se faire au moyen d’un cadenas de consignation. La mise sous tension de l’appareil ou de l’installation électrique est de ce fait impossible et les travailleurs sont protégés des risques d’électrocution.
L’identification est la troisième étape de la procédure de consignation. Elle consiste dans un premier temps à vérifier que la partie de l’installation condamnée est bien celle sur laquelle on intervient. Il sera ensuite apposé sur cette partie, un macaron de signalisation ou une étiquette de consignation. Cela permet d’informer le personnel du blocage de l’équipement et de les dissuader de le remettre sous tension.
Après l’étape de l’identification, une vérification d’absence de tension (VAT) est réalisée sur chaque conducteur actif et sur le neutre. Cette étape permet de s’assurer qu’aucune énergie électrique n’est présente dans l’installation. La dernière étape est celle de la MALT ou mise à la terre des conducteurs actifs. Cette opération est complétée par la mise en court-circuit de ces derniers. Ces actions permettent de s’assurer qu’il n’y a ni condensateurs ni tension induite sur toute l’installation électrique.
La consignation d’une installation électrique est importante, car elle permet d’assurer la sécurité du personnel et des appareils avant une intervention. La procédure doit être effectuée par un professionnel formé et possédant une habilitation. Celui-ci se doit de la réaliser de façon minutieuse en suivant chaque étape.