Comme bon nombre de Français, vous rêvez de créer votre propre entreprise. Cependant, vous hésitez à sauter le pas. En tant que salarié, vous bénéficiez d’un emploi sécurisé. Même s’il est tentant de voler de ses propres ailes, vous n’êtes pas prêt à tout lâcher.
Il se trouve que l’État français a pris en compte ces circonstances. Pour y répondre, il a mis sur pied un système tripartite appelé le portage salarial.
C’est quoi le portage salarial ?
Le portage salarial est défini dans l’article L. 1254-1 de l’ordonnance n° 2015-380 du 2 avril 2015. Il désigne un ensemble organisé constitué par :
- D’une part, la relation entre une entreprise dénommée “entreprise de portage salarial” effectuant une prestation au profit d’une entreprise cliente, qui donne lieu à la conclusion d’un contrat commercial de prestation de portage salarial.
- D’autre part, le contrat de travail conclu entre l’entreprise de portage salarial et un salarié désigné comme étant le “salarié porté”, lequel est rémunéré par cette entreprise.
Donc dans les faits, le portage salarial fait intervenir 3 parties :
- Un consultant indépendant (ou salarié porté) ;
- Une entreprise cliente.
- Une entreprise de portage salarial.
Le consultant indépendant est chargé de trouver ses clients, de discuter de la mission, de négocier le prix, etc. Ensuite, il signe un contrat avec une société de portage, ainsi, il devient salarié et bénéficie des avantages de ce statut. En compensation, il rémunère l’entreprise de portage en payant des frais de gestion.
L’entreprise de portage établit un contrat commercial avec l’entreprise cliente en se basant sur les éléments communiqués par le salarié porté. Elle est responsable de la facturation et de tout le côté administratif.
Le salarié porté n’a plus qu’à exécuter sa mission, il ne reçoit pas d’ordre de l’entreprise de portage, et travaille en autonomie.
Le salaire net en portage salarial
En moyenne, le salarié porté perçoit entre 45 et 60 % du chiffre d’affaires hors taxe (voir cet article pour plus d’infos). Cette fourchette dépend de sa capacité à optimiser sa rémunération (frais d’entreprises, récupération de TVA, etc.)
Pour obtenir le salaire net, il faut déduire du chiffre d’affaires HT, les charges patronales et salariales, ainsi que les frais de gestion dus à la société de portage.
À titre informatif :
- Les frais de gestion de la société de portage représentent environ 10% du CA hors taxe.
- Les charges patronales représentent environ 30 % du salaire brut.
- Les charges salariales représentent environ 20 % du salaire brut.
Après, il ne reste plus que le salaire net du consultant. Il correspond, dans ce cas, approximativement à 50 % du chiffre d’affaires HT.
Ces taux ne sont pas fixes, ils dépendent de plusieurs facteurs :
- Le niveau de salaire du consultant par rapport au plafond de la Sécurité Sociale.
- Son statut « cadre » ou « non cadre ».
- La durée de la mission.
- Etc.